Catholic Church - Awaiting god: a new translation of attente de dieu and lettre a un religieux

Simone Weil (1909-1943)

Philosophe franaise

(1942)

Attente de Dieu

[ Lettres crites du 19 janvier au 26 mai 1942 .]

Un document produit en version numrique par Gemma Paquet, bnvole,

Professeure retraite du Cgep de Chicoutimi

Courriel: mgpaquet@videotron.ca

Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"

Site web: http://classiques.uqac.ca/

Une bibliothque fonde et dirige par Jean-Marie Tremblay, sociologue

Une collection dveloppe en collaboration avec la Bibliothque

Paul-mile-Boulet de l'Universit du Qubec Chicoutimi

Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/

Cette dition lectronique a t ralise par Gemma Paquet, bnvole, professeure la retraite du Cgep de Chicoutimi partir de :

Simone Weil (1909-1943)

Attente de Dieu

Paris: ditions Fayard, 1966, 256 pp.

[Lettres crites du 19 janvier au 26 mai 1942.]

Polices de caractres utilise :

Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les citations : Times New Roman, 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points.

dition lectronique ralise avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour Macintosh.

Mise en page sur papier format

LETTRE (US letter), 8.5 x 11)

dition numrique ralise le 3 mai 2007 Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Qubec, Canada.

Simone Weil (1909-1943)

Philosophe franaise

Attente de Dieu

[Lettres crites du 19 janvier au 26 mai 1942.]

Paris: ditions Fayard, 1966, 256 pp.

Table des matires

(Quatrime de couverture)

de J.-M. Perrin

. Hsitations devant le baptme. 19 janvier 1942.

. Mme sujet.

. propos de son dpart. 16 avril 1942.

. Autobiographie spirituelle. 15 mai 1942 environ.

. Sa vocation intellectuelle.

. Dernires penses. 26 mai 1942.

.

. . . . .

.

.

(fragment incomplet)

Attente de Dieu

Prsentation du livre

(Quatrime de couverture)

Ce livre nous apprend le vrai sens de l'illumination qui a fait passer Simone Weil d'un agnosticisme anticlrical une recherche religieuse qui n'a plus cess jusqu' sa mort.

Il apporte aussi la rponse des questions qu'un public de plus en plus tendu, et de tous les pays, n'a cess de se poser en lisant les diffrentes publications posthumes qui se sont succdes (le faon dsordonne durant ces quinze dernires annes.

Le titre Attente de Dieu dsigne bien l'attitude spirituelle fondamentale de Simone Weil. condition de l'entendre, non dans un sens passif et dfinitif, mais comme l'ardente "vigilance du serviteur tendu vers le retour du matre" comme le stade provisoire d'une recherche qui prfre au plaisir de la chasse l'coute de la vrit en une intime communion. L'exprience intrieure s'exprime donc dans ces pages avec le double accent de l'intensit et de l'inachev. C'est un dialogue avec soi-mme, avec les autres, avec Dieu, jusqu'aux niveaux les plus profonds et les plus mouvants de l'existence, dans lequel le lecteur se sent constamment interpell et entran.

Ne Paris le 3 fvrier 1909, Simone Weil a t leve dans un complet agnosticisme. Elle prouve un sens aigu de la misre humaine, qui engendre en elle le plus vif sentiment de compassion envers les pauvres, les travailleurs, les dshrits. Elle est anti-religieuse, militante syndicaliste, prise de la rvolution proltarienne, mais indpendante de tout parti. Jeune agrge de philosophie, elle partage son salaire avec des chmeurs. En 1934, elle abandonne sa chaire de professeur et se fait ouvrire. En 1936, elle s'engage dans la guerre d'Espagne. En 1938, une illumination transforme sa vie : "Le Christ est descendu et m'a prise.". En 1941, rfugie dans le midi, elle fait la connaissance des Dominicains de Marseille et de Gustave Thibon ; elle diffuse Tmoignage chrtien . En 1942, elle s'embarque pour New-York avec ses parents ; elle n'a de cesse de servir, Londres, o elle arrive fin novembre 1942. Mais la souffrance morale, intellectuelle, physique l'achemine rapidement l'hpital, puis au sanatorium d'Ashford, o elle meurt le 24 aot 1943.

De toute son uvre, ces pages spontanes et brlantes sont des plus propres communiquer ce qu'elle appelait ses "intuitions pr-chrtiennes" et faire comprendre ses hsitations personnelles devant le baptme sacramentel.

Attente de Dieu

Prface

Par J.-M. Perrin

Ces textes, rassembls sous le titre, Attente de Dieu, sont parmi les plus beaux que Simone Weil m'ait laisss ; ils ont tous t composs entre janvier et juin 1942 ils se rattachent tous, de plus ou moins loin, au dialogue que, depuis le mois de juin prcdent, nous poursuivions ensemble l'coute de la Vrit, elle, attire par le Christ, moi, prtre depuis treize ans.

En 1949 j'avais consenti publier ces textes et surtout la correspondance - qui en est la partie la plus belle - afin de faire connatre les pages les plus clairantes de son exprience intrieure et de sa personnalit ; mais la raison de cette publication tait surtout, comme Simone en avait exprim explicitement le dsir lors de nos diverses rencontres, de donner d'autres la possibilit d'entrer dans ce dialogue. Nous en avions parl souvent, j'en suis tmoin, et c'est dans cet esprit qu'elle me donna ces textes et ceux d'Intuitions pr-chrtiennes. Dans sa lettre d'adieu, elle m'crivait, me parlant de ses penses : Je ne vois que vous dont je puisse implorer l'attention en leur faveur. Votre charit, dont vous m'avez comble, je voudrais qu'elle se dtourne de moi et se dirige vers ce que je porte en moi, et qui vaut, j'aime le croire, beaucoup mieux que moi.

J'ai choisi le titre Attente de Dieu, parce qu'il tait cher Simone ; elle y voyait la vigilance du serviteur tendu vers le retour du matre. Ce titre exprime aussi le caractre inachev qui, cause mme des nouvelles dcouvertes spirituelles qu'elle fit alors, tourmentait Simone.

Ce rappel, si bref soit-il, est d'autant plus ncessaire que nous ne sommes pas, ici, en face de textes destins tre publis et conus pour vivre en quelque sorte indpendamment de leur auteur. Ces textes, au contraire, les lettres surtout, font, si l'on peut ainsi dire, partie d'elle-mme et on ne peut les comprendre sans les situer dans sa recherche, dans son volution, et mme dans le dialogue o elle s'tait engage.

Simone Weil est ne Paris, le 3 fvrier 1909. Elle ne reut aucune ducation religieuse : J'ai t leve par mes parents et par mon frre dans un agnosticisme complet , m'crivait-elle (Let. IV). Un des traits dominants de son enfance fut un amour compatissant pour les malheureux ; elle avait cinq ans environ lorsque la guerre de 1914 et le marrainage d'un soldat lui firent dcouvrir la misre. Elle ne voulut plus prendre un seul morceau de sucre afin de tout envoyer ceux qui souffraient au front. Pour comprendre le caractre extraordinaire de cette compassion - qui sera un des traits dominants de sa vie - il faut se souvenir de l'aisance matrielle, de la largeur d'esprit et de l'affection dont ses parents ne cessrent de l'entourer.

La prcocit de son intelligence lui valut tous les succs scolaires. C'est au lyce Duruy qu'elle fit son anne de philosophie afin d'y recevoir l'enseignement de Le Senne ; Henri-IV elle prpara le concours d'entre Normale et reut profondment l'influence d'Alain. Elle avait dix-neuf ans quand elle fut reue au concours de Normale et vingt-deux quand elle passa son agrgation : 1928-1931.

Pendant les annes d'cole, elle se montra vivement antitala ; elle tait mme assez antireligieuse pour se brouiller quelques mois avec une camarade qui se convertissait au catholicisme. Elle abordait la vie d'enseignante et son action humaine dans un complet agnosticisme, ne voulant se poser le problme de Dieu et ne pouvant rsoudre l'nigme de la destine. cette poque, elle entra en contact avec le mouvement syndicaliste et la Rvolution proltarienne. Dsormais elle ne cessera de collaborer ces mouvements, sans toutefois s'inscrire aucun parti. jamais elle ne me parla des personnalits importantes qu'elle eut l'occasion de rencontrer ou d'aider, ni du rle qu'elle eut jouer ; elle savait ma pense : si un prtre se sent li tout le progrs humain, il doit se tenir aussi loin que possible de toute question politique. Pour elle, aussi, c'tait l'amour des malheureux qui dominait. Un de ses compagnons de luttes sociales, jeune ouvrier, me disait : Elle n'a jamais fait de politique , et il ajoutait : Si tout le monde tait comme elle, il n'y aurait plus de malheureux. Cette compassion des malheureux est un des traits essentiels de sa vie profonde.

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