Quinel de_Montgon Charles(et) - Contes et récits du Canada
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- Book:Contes et récits du Canada
- Author:
- Publisher:Les Editions du Vermillon
- Genre:
- Year:1998
- Rating:5 / 5
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Contes et récits du Canada: summary, description and annotation
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CONTES ET LEGENDES
DU Canada
Sylva Clapin, 1853-1928.
Un vieux
Scnes de vie canadienne
Xavier Patenaude, sa lanterne la main, rentra pas htifs dans sa chambre, puis, s'approchant du lit, il poussa sa femme en lui soufflant
voix basse :
-- Allons ! Mlie, lve-toi. a y est, le pre a pass.
Du coup, la femme se dressa, et sur ses traits durs, encore tout bouffis de sommeil, son mari crut voir comme une flamme de joie.
-- Le pre...
-- Oui, que j'te dis, le pre a pass... Viens voir, si tu veux.
D'un bond, Mlie fut leve, puis elle suivit son homme jusque dans la pice ct, qui tait la chambre de compagnie.
En effet Xavier avait dit vrai, et le vieux pre Patenaude, qui allait atteindre ses quatre-vingt-deux ans Pques, tait bien cette fois trpass. Le vieillard tait allong, dj rigide, sur le grand lit de merisier
rouge qui occupait presque la moiti de la pice, et sa face apaise, aux yeux mi-clos, tmoignait de la mort habituellement douce des vieux, dont la vie prend fuite dans un petit souffle.
Xavier promena la lumire falote de la lanterne sur le visage de son pre, puis il dit sa femme :
-- J'venais d'mettre une bche dans le pole, et j'm'en allais faire mon " train " quand j'ai pens venir voir pour le pre. Le pauv'vieux a d passer sur les minuit. J'vas soigner les animaux, et toi, pendant c'temps-l, tu prpareras tout ce qu'il faut.
Mlie approuvait de la tte, ses yeux obstinment fixs sur la figure du mort.
-- Et puis, continua Xavier, c'est demain le jour de Nol, sans compter que nous allons avoir de la visite, ce soir, pour veiller le vieux pre. Il en faudra des choses, pour faire rveillonner tout ce monde-l.
C'est une grosse dpense, mais comme on dit, on ne meurt qu'une fois.
Mlie approuvait toujours sans dire mot. Elle rabattit le drap sur la tte du mort, puis tous deux, pas menus, ils passrent dans la cuisine, o l'horloge venait de sonner cinq heures.
-- C'est ben vrai, dit la femme, on ne meurt qu'une fois. Tout de mme, comme tu dis, en v'l de la dpense.
Xavier venait d'ouvrir la porte. Au dehors apparaissait la nuit encore toute braisillante d'toiles. Bientt il disparut, se dirigeant vers les btiments, o dj de sourds meuglements se faisaient entendre.
* * *
L'habitation des Patenaude faisait face au Grand Rang, prs de Sainte-Madeleine, et leur terre tait l'une des plus considrables et des mieux tenues de la paroisse. Il faut dire aussi que, de pre en fils, les Patenaude n'avaient jamais boud devant l'ouvrage, et que mme la Mlie, comme on l'appelait communment aux environs, tait aussi souvent aux champs que son homme, donnant l'exemple de l'pret au gain, avec le seul souci de faire de son unique enfant, sa fille Catherine, le plus beau parti de Sainte-Madeleine.
Reste seule aprs le dpart de Xavier, Mlie -- une brune commre toute en boule, et aux yeux perants de furet -- ne fut pas lente la besogne. Ah ! ce qu'elle l'avait dsir, depuis longtemps, ce moment o
l'on viendrait lui annoncer la mort du vieux. quand on pense que, depuis dix-sept ans dj qu'il s'tait " donn " rente son mari, il s'obstinait
vivre en dpit du bon sens, et se prlasser dans la plus belle chambre de la maison, la fameuse " chambre de compagnie ", avec son lit monumental et ses belles catalognes toutes neuves.
Et avec a, toutes sortes de manigances de notaire fourres dans le contrat. Tout le tra-la-la : la vache qui ne meurt pas, le cochon
" raisonnable ", et jusqu' la cruche de jamaque de rigueur. Mme, depuis ces trois longs jours o il s'tait couch pour mourir, n'en ayant pas, disait-il, pour deux heures, il avait encore trouv moyen de durer jusqu' ce matin-l. tout instant, on entrait le voir, s'attendant le trouver pass, et toujours la vie, ridiculement tenace, s'acharnait sur ce vieux corps. Non, vrai, on n'en btissait plus de cette trempe.
Heureusement que, cette fois, c'tait fini.
Et tout en monologuant de la sorte, la Mlie vaquait rapidement ses soins de mnage, ayant hte de se mettre sa grande tche annuelle du temps des Ftes, ses " beignes ", qu'elle savait du reste confectionner
miracle.
* * *
Sur ces entrefaites, le jour, peu peu, avait lui, annonant une radieuse matine d'hiver, et, dans la lumire tincelante, au loin, le mont Saint-Hilaire se dressait comme un norme bloc de granit bleu, aux artes nettement tranches. Cette anne-l, des pluies diluviennes, survenues vers la mi-dcembre, avaient fait disparatre toutes traces de neige ; puis, le gel ayant suivi tout aussitt, l'air tait rest d'une fluidit
admirable, o se dessinaient les moindres dtails du paysage.
Sitt son " train " fini, Xavier tait parti pour annoncer aux voisins la nouvelle de la mort du pre. Cela fait, il rentra atteler son vieux cheval Csar, ayant dcid de pousser jusqu' Saint-Hyacinthe pour y faire ses achats de Nol.
La maison, maintenant, ne dsemplissait plus, et ce fut, jusqu'au soir, un dfil ininterrompu des gens de la paroisse, venant rendre une dernire visite au pre Pierre. En entrant, chacun allait s'agenouiller dans
la chambre de compagnie, o le " vieux " tait expos, vtu de ses beaux habits d'toffe du dimanche, et juch l-haut, sur le lit monumental, 7
comme sur un catafalque. De chaque ct du cadavre brlaient deux cierges bnits, dans de grands flambeaux de cuivre dor.
En sortant de l, les visiteurs faisaient bande part, les femmes restant causer dans la salle d'entre, les hommes passant plus loin dans la cuisine pour y fumer la pipe. la brunante, Xavier revint de la ville, apportant le petit whisky blanc si cher nos bons " habitants ", et de son ct Mlie alla chercher pour ces dames deux flacons de liqueur de cerises. Dans un coin de la salle, en permanences, s'tageaient des pyramides de beignes, o chacun se servait volont.
Dans la cuisine, le diapason des voix s'tait lev, et les conversations, invitablement, tournaient la politique. La fume des pipes devenait suffocante, et dj, plusieurs reprises, on avait t
forc
d'ouvrir la porte pour se donner un peu d'air respirable.
Au dehors, le froid se faisait plus vif, et la nuit de Nol venait rapidement, apparaissant, comme celle de la veille, toute diamante d'toiles resplendissantes.
* * *
dix heures, tout le Grand Rang tait chez Xavier, et cela par familles entires se rendant Sainte-Madeleine pour la messe de minuit, et entrant en passant voir le pre.
Peu aprs, il y eut une accalmie dans le nombre des visiteurs. On rcita encore un chapelet prs des corps, puis Mlie, voyant qu'il ne venait plus personne, tira la porte de la chambre mortuaire, et le vieux fut laiss seul, avec de nouveaux cierges rallums pour sa nuit de Nol.
Il en passerait encore une autre chez son fils, puis, le lendemain, on devait le porter au cimetire.
Vers les onze heures, l'un des cavaliers de Catherine, qui tait all
voir aux chevaux, attachs et l devant la maison, rentra prcipitamment en criant :
-- Les clairons !...
l'instant, chacun fut dehors, les yeux levs vers le firmament o
miroitait, dans le bleu profond de la nuit, une splendide aurore borale.
Les habitants de l'endroit appelaient cela les " clairons ", vieille expression pittoresque qu'ils devaient tenir d'un Acadien ayant rsid
autrefois dans la paroisse.
On s'extasia, et le pre Jean Belhumeur, ami intime du dfunt, affirma que c'taient l les mes des lus qui accouraient clbrer la Nol. Les " clairons " grandissaient vue d'oeil, couvrant tout le ciel jusqu'au znith, et c'tait l-haut tout un fourmillement de lueurs vertes, jaunes, ou rouges, se poursuivant et foltrant sans relche. Parfois, encore, on et dit que la vote cleste se couvrait d'un immense voile de soie rose, aux mille cassures lumineuses ; puis tout cela disparaissait, ou plutt se dchirait subitement avec un petit claquement sec qui vibrait d'un horizon l'autre.
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