Christian Oster - Trois hommes seuls
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- Book:Trois hommes seuls
- Author:
- Publisher:Minuit
- Genre:
- Year:2014
- Rating:5 / 5
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Trois hommes seuls: summary, description and annotation
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Trois hommes seuls — read online for free the complete book (whole text) full work
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CHRISTIAN OSTER
TROIS HOMMES
SEULS
LES DITIONS DE MINUIT
Vronique B.
Je venais de raccrocher par deux fois mon tlphone et je me tenais au milieu du couloir, face la porte de la salle de bains, ma pense errant loppos vers celle, coulissante, de la penderie,dans la partie basse de laquelle je rangeais messacs de voyage.
Je possdais plusieurs sacs de voyage, qui correspondaient plusieurs sortes de voyage, que jenavais pas faits, et jignorais quel sac et le mieuxconvenu au dpart que je projetais pour la semainesuivante.
Le second appel tlphonique que javais reutait d Marc, que je pratiquais seulement depuistrois mois, exclusivement sur un court de tennisque nous rservions le mardi soir. Le premier manait de Marie, que je ne pratiquais plus depuisdeux ans, dans aucun domaine lexception delpistolaire, qui consistait en cartes postales quenous nous adressions sporadiquement.
Nous avions, Marie et moi, pris cong lun delautre, et notre loignement dans lespace avaitfacilit les choses. Jtais rest Paris. Il me fallaitdonc, par avion ou par bateau, la rejoindre l oelle vivait, Barretone, en Corse, comme elle myinvitait, pour une dizaine de jours, nanti de lachaise quelle souhaitait rcuprer.
Quand javais reconnu sa voix au tlphone,javais ressenti immdiatement le besoin de masseoir, et lorsque, peine plus tard, elle mavaitparl de cette chaise, javais mis quelques secondes comprendre de quelle chaise elle parlait et quectait de celle o jtais assis. Il sagissait dunechaise en bois que je nutilisais gure et qui setrouvait prs de moi quand javais dcroch le tlphone, trs basse, lourde, au dossier rigide quoiquecorrectement inclin, quelle navait pas emporteavec elle et qui lui venait de son pre.
Marie ne mavait pas parl demble de cettechaise, donc, elle mavait dabord demand demes nouvelles ce ntaient pas des nouvelles quenous nous envoyions sur nos cartes postales , etjavais t embarrass par sa question parce quepour lui parler de moi jeusse dabord eu besoinquelle me parlt delle, sachant que si elle allaitbien et quelle gardait le contact avec moi a mesuffisait pour aller bien moi-mme ctait dumoins lide que je me faisais des choses.
Je navais pas, comme on dit, refait ma vie, jeme tenais dans le souvenir de Marie, log avec elle cette place quelle occupait distance et que jeprfrais ne pas cder.
Je lui avais rpondu que je me portais aussi bienque possible alors que jen tais encore redcouvrir sa voix, dont le surgissement, associ sonnom cest moi, Marie , mavait aussitt vid demes forces et pouss masseoir sur cette chaisequelle navait pas encore voque.
Rien ne mavait prpar son appel. Jtaisdonc saisi, dsarm, prouvant la crainte que tousmes efforts ne fussent reprendre depuis le dpart, le sien, conscient et arguant quil me fallaitou bien accepter ou bien refuser cette faon deretour que Marie oprait en me tlphonant, etjen tais l de mes inquitudes et de lambivalentplaisir que je prenais lentendre quand elle avaitabord la question de la chaise assez vite, envrit, comme si les quelques mots que nousavions changs eussent suffi rinstaurer entrenous une familiarit que je ne ressentais absolument pas, au contraire, jtais en proie une sensation dexotisme, la voix de Marie me semblaitrevenir de si loin que, bien que jen eusse identifila moindre intonation, la rentendre me faisait lemme effet que lors de notre rencontre.
Bref, jaccusais le coup. Jtais content toutefoisque Marie me propost de la rejoindre, me demandt de lui rapporter par la mme occasion cettechaise, voqut la possibilit que nous aurions,quand je serais sur place, de parler davantage elledevait prendre un appel, raccrocher, excuse-moi,tu viens avec qui tu veux, bien sr, la maison estgrande, il y a trois chambres inoccupes en cemoment, bon, on se rappelle pour confirmer, maisviens, hein , elle avait lair trs prise, dans cettepriode de sa vie, donc, et je mesurais mal sonimplication dans linvitation quelle me lanait, sictait davantage la chaise et le souvenir de son prequi lintressaient ou ma visite, de sorte que, quandnous avions eu raccroch, javais prouv un sentiment ml dhsitation et durgence, comprenantbientt, nanmoins, que mon dsir tait de partirpour en avoir le cur net, estimant que je verraisbien, puisque de toute faon jtais libre, ou pluttnon, et que dans ces conditions rien ne me servaitde rester l o jtais, Paris, o lt savanait ilfaisait trs chaud, ce soir-l, jattendais que la nuittombt pour ouvrir la fentre.
Stait alors pose la question du transport.Javais demble exclu lavion, mavisant, tort,sans doute, quelques minutes de rflexion plustard, quon ne voyage pas en avion avec unechaise, quon nen connat pas rellement dexemple, et que, mme en insistant, mtais-je imagin,pour que la chaise de Marie ft prise en soute,correctement emballe, il tait probable que face moi au guichet dembarquement trop dinterrogations eussent point, mme si, notamment, unechaise ne peut rien contenir, a fortiori dillicite,en tout cas pas la chaise de Marie, dont les piedsntaient nullement creux ni lassise caissonne.Jaurais pu cependant dcrocher mon tlphoneet me renseigner ce propos auprs des servicescomptents mais javais dj opt pour la voituresur le bateau, en fait, quand Marc, donc, un quartdheure aprs Marie, mavait appel pour medemander ce que je faisais en juillet on tait levingt-neuf juin. Eh bien, lui avais-je rpondu, jene sais pas, pourquoi, tu fais quoi, toi ?
On se connaissait mal, comme on sait, Marc etmoi, nous avions notre actif quelque vingt-quatreheures de tennis porte de Clignancourt et deux outrois boire des verres au bar du club, nousraconter nos vies trs vite, lui spar de sa femmeet moi de Marie, pas damis reprables de monct, quelques-uns du sien, disperss, toutefois, dece genre de dispersion qui choue former uncercle. Immdiatement mavait plu chez lui ce quejappellerai faute de mieux une transparence jhabite vers la mairie de Clichy, mavait-il dclarau sortir de ma premire victoire, il y a une femmeque je croise rgulirement la correspondance deMiromesnil et qui me plat vraiment, le problmecest quelle ne ma pas remarqu, je crois. Quant moi, je ne lui avais personnellement rien confi,peut-tre parce quon se ressemblait trop, ou pasassez, la plupart du temps, quoi quil en soit, jeprfre en dire le moins possible, ne pas me pigerdans les mots qui me viendraient, je me mfie demoi. Japprcie, en revanche, quon se confie.
Javais commenc dapprcier Marc, donc, dautant quune fois quil stait confi, selon touteapparence, il ne se confiait plus, il ne radotait pas,il ny revenait pas, au point que, le connaissant sipeu, je me demandais parfois sil mtait permis dele considrer dun il renseign, et il marrivaitmme aussi dimaginer que son silence sur lui-mme correspondait une rtractation, quoiquelimpression de transparence persistt, comme si,mautorisant lire en lui, il met laiss en chargede nourrir la vision que je men tais forg sur labase de ses premires confidences.
Au reste, Marc tait un garon de taille moyenne,muscl, avec un bon coup droit et le sens delhumour mais pas dhumour, qui riait plus quilnamusait, un assez bon compagnon, en fait, avecqui il me manquait, sans doute, davoir un peuphilosoph pour le considrer comme un ami, etqui, donc, ce vingt-neuf juin, vers vingt et une heures trente, me proposait de laccompagner enArdche, du ct des gorges, la semaine suivante,afin dy faire du cano, ce quoi immdiatementjavais rpondu que a ntait pas possible, lui taisant, pour ne pas le peiner, lide que je me faisaisdune semaine de cano en Ardche, et invoquant,ce qui navait rien voir, le fait que mon ex-femmeminvitait, elle, la rejoindre en Corse je ne parlaipas de la chaise , information que Marc, visiblement, stait interdit de prendre avec lgret. Et,comme jy avais adjoint tout de suite cet autrelment qui tait linvitation, que je lui lanais demon ct, laisser tomber le cano en Ardchepour maccompagner dans mon sjour, il mavaitdemand des prcisions.
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