coll. - Inégalités de revenu : l’écart entre les riches et les pauvres

Les ingalits sont graves et vont en saggravant. Dans les annes 80, les 10 % les plus riches dans les pays de lOCDE gagnaient sept fois plus que les 10 % les plus pauvres : ils en gagnent aujourdhui prs de dix fois plus. Si lon ajoute le patrimoine et les autres formes de richesse, cest pire encore : en 2012, les 10 % les plus riches possdaient la moiti de la richesse totale des mnages, et les 1 % les plus riches en dtenaient 18 %, contre seulement 3 % pour les 40 % les plus pauvres.

Les ingalits affectent immdiatement les plus pauvres de la socit, mais, plus long terme, cest lconomie entire qui en souffre. Comme le montrent les chiffres de lOCDE, laugmentation des ingalits observe entre 1985 et 2005 dans 19 pays de lOCDE a cot 4.7 points de pourcentage de croissance cumule entre 1990 et 2010.

Pour rduire les ingalits, nous devons promouvoir une croissance inclusive. Cest--dire crer des conomies o chaque citoyen, sans distinction de revenu, de richesse, de sexe, de race ou dorigine, se voit donner les moyens de russir. Notre approche pour y parvenir repose sur quatre grands piliers :

• Nous devons surmonter les ingalits hommes-femmes. Depuis 1990, davantage de femmes travaillent temps plein et touchent des salaires plus levs, ce qui a limit le creusement des ingalits, mais nous ne pouvons pas nous satisfaire de la lenteur laquelle les choses voluent, et nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller le potentiel de ces nombreuses femmes exclues du march du travail.

• Les politiques du march du travail doivent sattaquer aux conditions de travail ainsi quaux salaires et leur distribution. En 2013, environ un tiers de tous les emplois dans lOCDE taient atypiques : emplois temporaires, emplois permanents temps partiel et travail indpendant. Les jeunes sont le groupe le plus touch : 40 % dentre eux ont un emploi atypique, et environ la moiti de lensemble des travailleurs temporaires ont moins de 30 ans. Les conditions de travail sont souvent prcaires et mauvaises, ce qui peut piger les travailleurs au bas de lchelle. Parmi les personnes ayant un contrat de travail temporaire une anne donne, moins dune sur deux avait un contrat de travail permanent plein temps trois ans plus tard.

• Il est essentiel de mettre laccent sur lducation durant la petite enfance pour donner tous les enfants le meilleur dpart possible dans la vie. Ces investissements doivent se poursuivre tout au long de la vie afin de prvenir les dsavantages, de favoriser de meilleures opportunits et un niveau de scolarit plus lev. Quand les ingalits sont fortes, il est plus difficile pour les familles de la classe moyenne infrieure et de la classe ouvrire dinvestir dans lducation et les comptences.

• Les gouvernements ne devraient pas hsiter recourir aux prlvements et aux prestations pour attnuer les diffrences de revenu et de richesse. Il ny a pas de raison quune redistribution bien conue et prudente nuise la croissance. Nous navons pas besoin de nouveaux instruments, il suffit de mieux utiliser ceux dont nous disposons : rduire les abattements fiscaux, supprimer les exonrations fiscales, rendre les systmes fiscaux plus progressifs, mieux utiliser les impts sur le patrimoine et, par-dessus tout, assurer un meilleur respect des obligations fiscales. Sans oublier les prestations publiques : elles jouent un rle important en garantissant que les mnages faible revenu ne seront pas laisss au bord du chemin.

Ce nouvel ouvrage de la srie des Essentiels de lOCDE montre comment les ingalits augmentent, pourquoi elles augmentent et quels sont les effets de leur augmentation sur la vie des gens. Nous pensons quil est possible dviter que les ingalits naugmentent condition de prendre des mesures rsolues pour promouvoir une croissance inclusive.

Angel GurraSecrtaire gnral de lOCDE