Winckler - Les Brutes en blanc: La maltraitance médicale en France

Martin Winckler

Les Brutes en blanc

La maltraitance mdicale en France

Flammarion

Flammarion, 2016.

ISBN Epub : 9782081394001

ISBN PDF Web : 9782081394018

Le livre a t imprim sous les rfrences :

ISBN : 9782081390331

Ouvrage compos par IGS-CP et converti par Pixellence (59100 Roubaix)

Prsentation de l'diteur

On attend dun mdecin quil coute, rassure, explique et sefforce de Gurir parfois. Soulager souvent. Consoler toujours . On attend dun mdecin quil soigne.

En France, la ralit est autre : de la violence verbale aux jugements de valeurs, de la discrimination au refus de prescription, des pisiotomies arbitraires la chimiothrapie impose, bon nombre de mdecins brutalisent les patients, commencer par les femmes.Ces brutes en blanc trahissent la dontologie et enfreignent les lois.

Ce nest pas un hasard : la caste hospitalire, profondment sexiste, ne se consacre pas aux soins, mais ses luttes de pouvoir ; dans les facults, la formation thique et psychologique est absente, le savoir sous la coupe de mandarins aux valeurs archaques et lesprit scientifique parasit par les industriels. Comment stonner, alors, que tant de mdecins se comportent en aristocrates hautains, et non en professionnels au service du public ?

Le temps est venu de dire non cette maltraitance dun autre ge.

La sant des citoyens vaut bien une rvolte. Ou une rvolution.

Martin Winckler a exerc la mdecine gnrale en France de 1983 2008, en zone rurale et lhpital. Il est lauteur de La Maladie de Sachs, Le Chur des femmes et En souvenir dAndr. Il vit dsormais au Canada o il participe la formation des futurs mdecins lUniversit McGill et lUniversit dOttawa.

Du mme auteur

Romans

La Vacation, P.O.L, 1989.

La Maladie de Sachs, P.O.L, 1998.

Touche pas mes deux seins, coll. Le Poulpe , Baleine, 2001.

Le Mystre Marcur, LAmourier ditions, 2001.

Mort in vitro, Fleuve noir et Mutualit franaise, 2003.

Les Trois Mdecins, P.O.L, 2004.

Camisoles, Fleuve Noir, 2006.

Le Numro 7, coll. No , Le Cherche Midi, 2007.

Un pour deux (La Trilogie Twain : Vol. 1), Calmann-Lvy, 2008.

Lun ou lautre (La Trilogie Twain : Vol. 2), Calmann-Lvy, 2009.

Deux pour tous (La Trilogie Twain : vol. 3), Calmann-Lvy, 2009.

Le Chur des femmes, P.O.L, 2009.

Les Invisibles, Fleuve Noir, 2011.

En souvenir dAndr, P.O.L, 2012.

Abraham et fils, P.O.L, 2016.

Essais et chroniques

En soignant, en crivant, 2000, d. Indigne ; rd. Jai lu, 2001.

Cest grave, docteur ? Ce que disent les patients, ce quentendent les mdecins, La Martinire, 2002.

Le Corps en suspens, sur des photographies de Henri Zerdoun, Zulma, 2002.

Odysse, une chronique radiophonique, Le Cherche-Midi, 2003.

Contraceptions, mode demploi, Au Diable Vauvert, 2003 ; Jai Lu, 2007.

Nous sommes tous des patients, entretiens avec Catherine Nabokov, Stock, 2003.

Jai mal l, Les Petits Matins/Arte Radio, 2006.

Les Droits du patient, avec Salom Viviana, collection Soigner , Fleurus, 2007.

Choisir sa contraception, coll. La Sant en questions , Fleurus, 2007.

Tout ce que vous vouliez savoir sur les rgles, coll. La sant en questions , Fleurus, 2008.

Profession, mdecin de famille, Presses de lUniversit de Montral, 2012.

Le Patient et le mdecin, Presses de lUniversit de Montral, 2014.

Site internet : www.martinwinckler.com

Blog littraire : wincklersblog.blogspot.ca

Blog mdical : ecoledessoignants.blogspot.ca

Les Brutes en blanc

La maltraitance mdicale en France

Celui qui ne connat pas la vrit nest quun imbcile.

Mais celui qui connat la vrit et la qualifie de mensonge est un criminel.

Bertolt Brecht, La Vie de Galile.

Avertissement

Je nai de leons donner personne. En revanche, jai des expriences et des rflexions partager, des opinions et des valeurs dfendre. commencer par la vision que jai de mon mtier et des obligations qui en dcoulent.

Depuis mes tudes de mdecine, en 1973, jai assist bon nombre de mfaits commis par des mdecins. Trs naturellement, jen parle dans mes livres. Rgulirement, jentends des praticiens offusqus me reprocher de ntre que gnraliste ou (depuis 2009) de ne plus pratiquer la mdecine . Les deux reproches sont quivalents. Ils signifient : De quel droit nous critiquez-vous, alors que vous ntes pas (ou plus) des ntres ? Vous ne savez pas en quoi consiste notre travail ! Vous navez pas le droit de nous juger ! Vous ntes pas (plus) un vrai mdecin. En suggrant que mon professionnalisme serait insuffisant pour que mes critiques soient crdibles, ils pensent me disqualifier. Et cela me fait sourire.

Car, quand on y rflchit : pourquoi serait-il indispensable dtre mdecin pour pointer du doigt les failles de la profession ? Faut-il tre dput, policier, avocat ou militaire pour noncer un jugement lgard des corps concerns ? Non, bien entendu. Dans un pays qui se dit dmocratique, lorsquun groupe est cens servir le public, tout citoyen est en droit de le critiquer. A fortiori lorsque certains membres de ce groupe sont dauthentiques malfaiteurs.

Je prciserai donc que ce nest jamais en confrre que jnonce mes reproches, mais en parent, conjoint, ami, fils, frre de patients et patient lui-mme cest--dire en citoyen.

Ma lgitimit les blmer nest donc pas discutable. (Si certains se considrent comme inattaquables parce quils sont mdecins, ils se fourrent le doigt dans lil.)

Lautre reproche que lon ma souvent adress tait de trahir la profession par mon attitude anti-confraternelle . Il me semble donc indispensable de rappeler sans ambigut quelles valeurs je dfends : soigner, ce nest pas seulement prescrire des mdicaments ceux qui souffrent, cest aussi les pauler et, le cas chant, prendre la parole haut et fort leurs cts face celles et ceux qui les maltraitent quil sagisse de ltat, des institutions, des membres de leur famille ou de certains mdecins !

Ma loyaut premire va toujours aux patients, car cest ce que dictent mes obligations professionnelles. La trahison , mon sens, consisterait les faire passer en second.

Si la confraternit consiste apporter une aide professionnelle ou un soutien moral, rien nest plus respectable. Si elle consiste dfendre les intrts des mdecins contre ceux des patients, cest une attitude crapuleuse et indfendable.

Ce point tant clairci, passons lessentiel.

Prambule