Docteur Dominique-Jean Sayous
LHOMOPATHIE
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Groupe Eyrolles, 2014
ISBN : 978-2-212-55802-9
SOMMAIRE
La science doit tre pour tous. Si lhomopathie est une chimre ou un systme sans valeur propre, elle tombera delle-mme. Si elle est au contraire un progrs, elle se rpandra malgr toutes nos mesures de prservation, et lAcadmie doit le souhaiter avant tout autre, elle qui a la mission de faire avancer la Science et dencourager les dcouvertes.
Voil la rponse en 1835 du ministre Guizot, alors ministre de linstruction publique, aux demandes des membres de lAcadmie de mdecine qui avaient souhait linterdiction de lhomopathie en France.
Lhomopathie est une mdecine qui se prte plutt bien lautomdication en ce sens quelle ne peut pas tre toxique. Cependant, lautomdication a ses limites. En effet, il nest pas toujours ais dtablir un diagnostic juste partir des symptmes observs et ressentis. En outre, la finesse de la smiologie de lhomopathie requiert un grand savoir et le recul ncessaire pour identifier le remde pertinent. Aussi, tout ouvrage ne doit en aucun cas remplacer une consultation chez le mdecin ; la consultation mdicale reste toujours ncessaire pour liminer une pathologie grave ncessitant une intervention plus adapte.
Cet ouvrage a pour but de vous aider traiter les petits malaises vcus au quotidien. La premire partie dfinit les grands principes de lhomopathie. Vous trouverez dans la deuxime partie les diffrentes pathologies pour lesquelles un traitement homopathique est souvent efficace. Elles sont classes par ordre alphabtique afin de faciliter vos recherches. Une troisime partie liste, galement par ordre alphabtique, les remdes homopathiques et prsente leurs caractristiques. Enfin, vous trouverez en fin douvrage un glossaire expliquant les termes mdicaux suivis dun astrisque.
Au programme
Cest Hippocrate qui le premier, ds lAntiquit, voque la loi de similitude . Selon lui, lapplication des semblables fait passer de la maladie la sant , ce qui, en dautres termes, signifie, comme en tmoigne lexpression populaire soigner le mal par le mal , quun remde peut gurir des symptmes analogues ceux quil peut produire.
Mais cest Samuel Hahnemann, mdecin allemand, qui, laube du XIX e sicle (1796), redcouvre le principe de similitude et fonde lhomopathie lorsquil ralise que lcorce de quinquina provoque les mmes symptmes que la fivre tierce . Il mne alors toute une srie dexpriences sur plusieurs substances. En 1810, il publie Organon der heilkunst, vritable bible des homopathes, qui connatra six ditions successives, dont une posthume.
Cest dans les annes 1830 que lhomopathie commence se rpandre en France, mais ce nest quau dbut du XX e sicle que lhomopathie prendra son essor grce lindustrialisation de sa production.
Selon la dfinition officielle, lhomopathie est une substance mdicamenteuse capable de dterminer des troubles pathologiques dans un organisme en bonne sant et qui peut gurir des troubles analogues dans un organisme malade.
La loi dite de similitude constitue la base de lhomopathie : pour gurir une affection, on choisit le remde parmi ceux qui auraient provoqu les mmes symptmes chez un individu sain.
Par exemple, lorsquun patient a un accs de temprature, on utilise le remde BELLADONA. De la mme faon, la belladone prise dose toxique donne de la fivre.
Cette loi, dcouverte par Hippocrate durant lAntiquit et vrifie par Hahnemann la fin du XVIII e sicle, aboutit au simillimum qui est au centre de la consultation homopathique. Ce dernier tient en trois postulats :
- Toute substance prise par un individu sain produit un ensemble de symptmes caractristiques de cette substance, symptmes qui diffrent selon ltat et la constitution de lindividu en question.
- Tout individu malade prsente un ensemble de symptmes caractristiques de son mode de raction face la maladie. Par exemple, lors dune grippe, chaque individu dveloppe diffremment une raction avec une temprature plus ou moins leve et des courbatures plus ou moins intenses.
- La substance qui, faible dose, permet la gurison, est appele simillimum : elle provoque chez lindividu sain les mmes symptmes que chez lindividu malade.
En exprimentant de multiples substances toxiques sur un individu sain, validant linfini le principe de similitude, Hahnemann a lide de rduire les doses pour diminuer les effets secondaires. Il constate alors que loin de nuire lactivit du remde, la dilution de ce dernier a mme tendance renforcer son action. Pour homogniser le mlange lors de chaque dilution, on procde ce que lon appelle la dynamisation , qui consiste secouer efficacement plus de 100 fois la prparation. Bien qu un certain niveau de dilution il ne reste plus de substance de base, de nombreux essais ont prouv leffet clinique et biologique des trs hautes dilutions : leau tant un maillage complexe de milliards de molcules relies mais toujours en mouvement, il est possible quelle soit influence durablement par lintroduction de la substance de base et les turbulences de la dynamisation.
Contrairement la mdecine classique allopathique qui fragmente lacte mdical en de multiples spcialits associes, lhomopathie sintresse au patient en tant que personne dans son ensemble.
Cest ce qui explique la spcificit de la consultation homopathique : au-del des symptmes qui poussent le patient consulter, le mdecin explore dans son interrogatoire la maladie et ses modalits dapparition, mais aussi le contexte psychologique, le mode de vie et mme lhistoire du patient.
Il existe trois grands types de dispositions aux pathologies : la psore, la sycose et la luse. Chaque individu est plus ou moins prdispos prsenter certains types de pathologies de manire rcurrente et/ou chronique.
La psore peut tre dclenche par certains facteurs lis au mode de vie comme la sdentarit, la pollution, une alimentation trop riche, lalcool et le tabac. Le mode ractionnel psorique concerne la peau, les muqueuses et les sreuses. Les symptmes sont les suivants :
- rcidive priodique des manifestations cutanes ou des problmes au niveau des muqueuses ;
- peau souvent malsaine, daspect rugueux ou sujette leczma, aux furoncles, etc. ;
- alternance avec dautres sphres atteintes comme les sphres O.R.L., pulmonaire, digestive et gnito-urinaire ;
- aggravation des symptmes au contact de leau ou par forte chaleur.
Les deux grands remdes de la psore sont SULFUR et PSORINUM.
Hahnemann reliait la sycose aux suites de blennorragie provoquant des inflammations de lappareil uro-gnital. Depuis, la connaissance des causes de la sycose a beaucoup volu, et on estime lheure actuelle que les facteurs dclenchants sont surtout lis aux effets de la vaccination et de certains mdicaments comme les antibiotiques et les corticodes. Le mode ractionnel sycosique a les caractristiques suivantes :
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